Les animaux d'Egypte, en mars 2015, au Louvre-Lens
Les animaux d'Egypte au Louvre à Lens ( en mars 2015 )
Dans l'Egypte ancienne, les hommes vivaient en harmonie avec la nature. Un monde dont les animaux étaient partie prenante. Selon les espèces, les individus ont appris à les craindre, à les chasser, à les domestiquer, à les personnifier, à les vénérer... ou ? Tout à la fois. Pour la première fois le Louvre-Lens a pu révéler la multitude des facettes de cette relation si particulière qui unit hommes et bêtes à travers une exposition qui fut aussi instructive que fascinante ! Avec plus de quatre cents oeuvres, issues essentiellement de la collection égyptologique du Louvre, lo'une des principales au monde, le musée nordiste a ressucité une faune, aujourd'hui en grande partie disparue. Chaque aspect de l'animal est abordé : son environnement naturel, des déserts de sable ou rocheux, aux bords du Nil, jusqu'aux plaines agricoles; son importance en tant que source de revenus, son rôle dans l'agriculture, le transport et la guerre, ou encore sa place dans le foyer où il est choyé et traité tel un medmbre de la famille. Sans oublier sa dimension symbolique et sacrée.
Le cercueil de chat... porteur d'espoir
Cette pièce mystérieuse est un cercueil en bois : celui d'un chat que les prêtres du temple ont sculpté. A l'intérieur prenait place la momie de l'animal représenté. A la Basse Epoque ( 1085 à 333 avant J. -C. ), il en existait pour les scarabées, poissons, serpents, ibis, faucons et même les musaraignes -- dès lors que l'animal momifié faisait référence à une divinité à honorer. Le chat renvoie à Bastet, représentée par une chatte ou une femme à tête de chatte. Féminine par excellence, c'est la déesse de la musique, de la danse, de l'accouchement et de la joie dans le foyer. Son culte s'est répandu progressivement. Comme toute divinité, elle est ambivalente et peut se transformer en lionne redoutable si elle est offensée. Mieux valait la caresser dans le sens du poil. Ces animaux momifiés y concouraient en jouant, en quelque sorte, le rôle d'intermédiaire entre le fidèle et l'Etre supérieur, en véhiculant les prières de l'intéressé, ou se's remerciements.
L'hippopotame en faïence... compagnon de choix
C'est une véritable star. Dès la plus Haute époque, le peuple antique éprouve le besoin de représenter cet animal afin de maitriser symboliquement sa force destructrice. Au Moyen Empire, vers 2000 avavant J. -C., il devient un sujet idéal pour accompagner le défunt. Un statut acquis par sa présence aux abords du Nil, le fleuve de toutes les renaissances et qui irrigue, fertilise les terres et nourrit lespopulations. Des figurines à l'effigie de l'animal sont donc placées dans les tombes. Celle-ci est remarquable par sa couleur bleue, typique de la " faïence " égyptienne. Les motifs sur son corps sont tout aussi intéressants. Les artistes ont fait preuve de réalisme, le peignant dans une teinte rappelant l'eau du Nil, avec les plantes aquatiques s'agitant autour de lui.
Le peigne au bouquetin...genou à terre
Reconnaissable à ses cornes et à sa barbiche, c'est le bouquetin de Nubie. Hôte du désert, il est à ce titre perçu par les Egyptiens de l'époque pharaonique comme maléfique. Comme tout ce qui vit dans cet espace aride, désigné comme la " terre rouge ", en opposition à la " terre noire ", fertile. Le représenter à terre a donc une valeur toute symbolique, d'autant plus dans un registre domestique, de surcroît féminin et intime qu'est la toilette. Voilà donc le capriné soumis, et avec lui les forces redoutables du désert. Le bois peut sembler étonnant dans un royaume sans forêt. Les sculpteurs s'en procuraient dans le nord, en Syrie et en Palestine, ou au sud, vers le Soudan et en Ethiopie. Tout un artisanat nous est parvenu parfaitement conservé.
L'amulette ba...toutes ailes déployées
Pour les Egyptiens, l'individu était formé d'éléments indissociables : le djet ( corps ), le coeur ( siège de la pensée et de l'affect ), le ba ( l'âme ), le ka ( énergie vitale ), le shout ( ombre ) et le ren ( nom ). Seule la mort pouvait les séparer. Il fallait les réunir à tout prix. Le fait de préserver le corps sous la forme d'une momie permet à ce ba -- un oiseau à tête humaine -- de conserver un support lorsqu'il évolue du monde des morts vers celui des vivants.
Le singe et son petit... instinct de protection
Les Egyptiens pouvaient vraiment s'attacher à leurs animaux de compagnie. D'après l'historien grec Hérodote, lorsque l'une de ces bêtes mourait de mort naturelle, ses maitres se rasaient les sourcils, la tête ou le corps en signe d'affection. Les cercopithèques, ces petits singes appelés aussi " grivets " ou " singes verts ", élevés chez les particuliers, étaient rarement momifiés, mais des explorateurs ont retrouvé, sur la rive ouest de Louxor, dans la vallée des singes, un certain nombre de sépultures de babouins. Ainsi, Thôt le dieu des scribes était-il souvent représenté sous forme simiesque. L'attention que la femelle réservait à ses petits lui a valu de figurer dans le panthéon égyptien, parmi les divinités protectrices des femmes. Elle
se retrouve donc sur des amulettes, ces porte-bonheur arborés par les vivants contre tous les maux et placés aussi sur les morts. Elles sont en pierre, comme celle-ci, haute de de 6cm, en faënce, en terre-cuite, ou parées de pierres fines.
Lien : Femme Actuelle Jeux- avril 2015
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