La danse Buto
Bonjour mes amies,
J'ai lu, Manise, que tu es sur le départ. J'espère que ton séjour sera agréable, et que vous allez toutes bien. De mon côté, le moral est un peu bizrare, mais je fais avec. :)
Je viens vous parler de la danse Buto. Ce nom qualifie une forme de danse contemporaine japonaise, apparue au Japon dans les années 60, influencée par la culture occidentale, et à la démarche radicale.
Cette danse est arrivée en France dans la cadre des avant-gardes des festivals au cours des années 1970. Le choc esthétique est grand, car le code dominant est alors celui du néo-classique.
L'idée est de danser les métamorphoses des énergies qui traversent la vie. L'égo doit être effacé pour laisser la place à l'expression des états de corps, aussi infimes soient-ils, aussi grotesques soient-ils. L'image des corps est troublée par la recherche de la fragilité, l'utilisation de haillons, le travail des mains et des pieds repliés, l'abaissement du centre de gravité.
Appelée à tort danse des ténèbres, il s'agit plutôt d'une danse du corps obscur, c'est à dire d'une danse d'énergies, où la fabrication du geste est moins le résultat d'une recherche formelle que l'expression et la métamorphose de toutes les forces de la vie, y compris celles de la maladie, de la décomposition, et de la difformité.
Il existe autant de Buto que de créateurs. Au début, cette danse a été mal définie par les critiques français. Il l'ont pensée tour à tour archaïque, exclusiement japonaise, liée à Hiroshima...
Désormais, elle est mieux comprise, et dansée dans le cadre de transmissions chorégraphiques car elle fait partie du répertoire contemporain. C'est à cette occasion que j'ai pu danser des extraits d'une chorégraphie de Carlotta Ikeda, ce qui a considérablement améliorer ma perception et ma maîtrise du geste. Une splendide école, mais je comprends que pour certains spectateurs la gestuelle soit déstabilisante.
Je vous laisse avec quelques photos. Bonne après midi.