Les Courtisanes de l'été...

Bonjour mes amies, après une panne assez longue de mon PC, puis une absence de plusieurs jours, pour examens sur Toulouse, plus un petit complément de vacances dans mon ancienne ville ( j'y ai vécu, chez mes parents, et travaillé, jeune-fille, avant mon mariage!), me revoici avec joie parmi vous !

Mais, en bon taureau, je me suis " prise par les cornes ", et j'ai décidé que la panne du PC ? Ca suffisait...et me voilà avec un appareil tout neuf ! Alors espérons que tout ira bien ! Bonjour à toutes et de grosses bises à toutes.

Manise

Valtesse de La Bigne

Panneau de diptyque « Splendeur »
Ernest Duez (1843-1896)
France, 1874
Huile sur toile
© Les Arts Décoratifs, Paris / photo : Jean Tholance

Émilie-Louise Delabigne, dite Valtesse de La Bigne, est une demi-mondaine née en 1848 à Paris et morte le 29 juillet 19101 à Ville-d'Avray, où son corps repose au cimetière communa.l


Fille d'une lingère normande qui exerçait le métier de la galanterie, elle se prostitua très jeune. Jacques Offenbach repère Valtesse alors qu’elle incarne un petit rôle aux Bouffes-Parisiens et lui propose de jouer dans ses pièces. Elle débute sur scène en jouant le rôle d'Hébé dans Orphée aux Enfers. Un critique la juge alors « aussi rousse et timide qu'une vierge du Titien ».

Maîtresse du compositeur, elle accède grâce à lui aux restaurants à la mode. Elle se rend, comme Zola, Flaubert et Maupassant, chez Bignon (l'ancien Café de Foy) ou au Café Tortoni. Mais le siège de Paris, durant la guerre franco-prussienne de 1870-71, affame les Parisiens, on y mange des rats, ce qui n’étouffe en rien les aspirations de Valtesse. Connu dans le Tout-Paris pour son humour cinglant, le journaliste, chroniqueur et écrivain Aurélien Scholl écrit :

«  Pendant le siège de Paris, toutes les femmes ont mangé du chien. On pensait que cette nourriture leur inculquerait des principes de fidélité. Pas du tout ! elles ont exigé des colliers !4 »

À la fin de la guerre, Valtesse ne tarde pas à se lancer dans la courtisanerie de haut vol. Elle quitte Offenbach et jette son dévolu sur le prince Lubomirski, obtient qu’il l’installe dans un appartement rue Saint-Georges, le ruine, le quitte, et enchaîne les amants riches qu’elle plume les uns après les autres, comme le prince de Sagan qui se ruine à son tour en finançant le magnifique hôtel particulier construit par Jules Février de 1873 à 1876 au 98, boulevard Malesherbes, à l'angle de la rue de la Terrasse (hôtel détruit et remplacé par un immeuble en 1904)5.

Louise-Emilie Delabigne s'est rebaptisée «Valtesse», comme «votre Altesse»! Née en 1848 dans la misère et les humiliations, elle se servira de ses talents érotiques pour s'en sortir. Ses amants l'ont sauvée de la fange, ont façonné son éducation, l'ont généreusement dotée, certains se sont suicidés. Elle a inspiré «Nana» à Zola qui fut son amant, a posé -et plus...- pour les peintres Corot, Gervex, Detaille. Et a fini riche et... courtisée en sa luxueuse demeure de Ville-d'Avray.



En 1876, Valtesse publie chez Dentu, son roman autobiographique, Isola signé « Ego » par fidélité à sa devise.

Sur la demande de Léon Hennique, elle consent à montrer son hôtel particulier à Émile Zola. La chambre de Valtesse, et en particulier son lit, l'inspire pour décrire la chambre de Nana :

« Un lit comme s'il n'en existait pas, un trône, un autel où Paris viendrait admirer sa nudité souveraine […]. Au chevet, une bande d'amours parmi les fleurs se pencherait avec des rires, guettant les voluptés dans l'ombre des rideaux. »

Lit de parade de Valtesse de la Bigne
Édouard Lièvre (1828-1886)
Paris, vers 1875
Bâti en bois, bronze doré, velours de soie vert
Legs Émilie Louise de la Bigne, dite Valtesse de la Bigne, 1911
© Les Arts Décoratifs

À la lecture de Nana, Valtesse est indignée de trouver une telle description de son décor : « quelques traces de bêtise tendre et de splendeur criarde6. » Quant au personnage de Nana, elle qui a cru servir d’inspiratrice à l’écrivain, lui ouvrant jusqu’à son hôtel particulier , elle le qualifie ainsi : « Nana est une vulgaire catin, sotte, grossière ! »

Zola a cependant plus de chance qu’Alexandre Dumas fils. Alors que celui-ci demande à Valtesse à entrer dans sa chambre, froidement, elle répond :

« Cher Maître, ce n’est pas dans vos moyens !7 »

Henri Gervex la prend pour modèle pour la courtisane dans son tableau Le Mariage civil, qui décore la salle des mariages de la mairie du 19e arrondissement de Paris. Elle aurait également inspiré l'héroïne du roman d'Hugues Rebell, La Nichina. Elle fut aussi le personnage d'Altesse du roman Idylle saphique de son amie Liane de Pougy.

Valtesse de La Bigne, par Henri Gervex, musée d'Orsay, Paris.

Henri Gervex, Rolla (1875). On peut supposer que Valtesse fut le modèle pour cette oeuvre.

Valtesse de La Bigne, portrait par Édouard Manet, 1879, Metropolitan Museum of Art, New York.

Valtesse fut l'amie, et parfois davantage, d'Édouard Manet, Henri Gervex, Édouard Detaille, Gustave Courbet, Eugène Boudin, Alphonse de Neuville, ce qui lui valut le surnom de « l'Union des Peintres ».




Elle amassa une vaste collection d'art dont une bonne partie fut vendue aux enchères à l’Hôtel Drouot du 2 au 7 juin 19028. Elle ne légua au musée des arts décoratifs de Paris que son remarquable lit de parade en bronze créé en 1877 par Édouard Lièvre9 et toujours visible au musée depuis 1911

Liens : https://fr.wikipedia.org/wiki/Valtesse_de_La_Bigne

et :

https://www.google.fr/search?q=Valte...ire,+EN+IMAGES

Comments

[Sophia Sola]

Bonjour mes amies. C'est avec plaisir que je découvre le retour de Manise. J'espère que ce nouveau PC se laissera apprivoiser ;) J'ai lu "Nana" et cela m'a laissé un sentiment d'ennui et de bêtise. J'ai lu beaucoup de Zola, et je crois que c'est ce roman qui me plait le moins. Le talent de Zola est incontestable, mais ce qu'il décrit est prévisible, et j'ai trouvé les personnages sans intérêt. Je ne savais pas qu'il s'était inspiré de Valtesse. Je ne pense pas que ces femmes aient beaucoup de talent. Je pense plutôt qu'elles ont la haine au coeur, et une revanche à prendre. Et qu'elles sont prêtes à tout dans l'intimité. Dans "Nana", il y a d'ailleurs une scène ridicule - et drôle - avec un ministre, je crois. Nous sommes loin de la galanterie des siècles précédents, des salons d'aristocrates, et des dames de la cour. Le sexe n'était pas absent, mais il visait le pouvoir, ce qui est bien différent de l'argent. Celles qui sont en place maintenant sont les "dignes" héritières de Nana. Mille bisous mes amies.

[Manise]

Bonjour mes amies,

merci pour vos commentaires....

Oui, les " courtisanes " sont toujours de mise; après tout ? N'avons-nous pas cela à l'Elysée-même, depuis trois années et demi ? Pas top, tout-de-même !

Il fait très beau; mais le temps a fraichi, bien sûr !

Bon après-midi ensoleillé à vous et de grosses bises.

Manise

[angedra]

Bonjour et bon retour Manise. Comme le dit notre amie Landrie, nous avons beaucoup de "courtisanes" actuelles même si on ne leur donne plus ce nom, mais je ne pense pas qu'elles aient le même panache que Valtesse !

Courtisane, oui, mais avec un certain panache !

Très belle journée à toutes. La journée ici s'annonce très belle. Bises

[valerie-anne40]

Bonsoir Manise, enfin contente de te retrouver dans notre Boudoir...Cette courtisane était bien connue , je ne sais pas si les courtisanes actuelles ( on ne leur donne plus ce nom maintenant....) laisseront leur nom dans la postérité ? je ne crois pas. j'aime beaucoup le portrait fait par Edouard Manet mais voilà, j'ai un faible pour ce peintre....

Ici nous avons eu une belle journée, j'ai pu aller ma promener seule pour une petite balade dans le village, il y a beaucoup de maisons qui se construisent, ça se repeuple on dirait, il faut dire que la vie est plus douce à la campagne qu'en ville...Je te souhaite une bonne soirée. Bisous à toi et à nos amies.