Fra Angelico magnifie la vie des Saints
FRA ANGELICO
A l'aube de la Renaissance, le moine-peintre de Florence intègre les nouvelles règles de la perspective, accentuant ainsi la pureté d'une peinture au service de la foi.
" Sépulture des saints Côme et Damien, et de leurs trois frères ", vers 1438-1440
Ce petit tableau exposé au musée de San Marco, à Florence, appartenait à l'origine à la prédelle ( la partie inférieure ) du retable, composée d'une suite de tableaux retraçant la vie de Saint Côme.
En ce début qu Quattrocento, le XVe siècle italien, Cosme de Médicis,gouverneur de Florence, offre le couvent de San Marco aux moines dominicains de Fiesole. Premier de la célèbre dynastie de mécènes, il réclame les meilleurs artistes pour rénover le vieux couvent et son église. Pour l'autel et les cellules des frères, il choisit Fra Giovanni, dit Fra Angelico. Alliant l'éclat des ors hérités du gothique aux nouvelles inventions de la perspective, le peintre et moine dominicain renouvelle l'art sacré. La Renaissance est en marche.
SEULEMENT 36 X 45 CM !
A l'origine, ce petit panneau faisait partie d'un ensemble aujourd'hui dispersé : le retable du maître-autel qui comprenait, au centre, un panneau représentant une Vierge à l'Enfant, et dessous une suite de petits tableaux racontant les épisodes de la vie de Saint Côme, protecteur des Médicis. Si les tableaux d'autel et les fresques religieuses sont sa spécialité, c'est que l'artiste est rentré à l'âge de 20 ans au couvent San Marco. A partir de 1436, il enchaine les commandes pour les les institutions dominicaines, puis pour les papes Eugène IV et Nicolas V. " Fra Giovanni ne prit jzamais un pinceau avant d'avoir dit une prière. Jamais ne peigna-t-il un crucifix sans que les larmes coulent au long de ses joues...", déclarera Vasari, auteur de la Renaissance, avant de le surnommer " l'Angélique " tant sa piété était grande.
Fra Angelico
Au premier plan, ces corps alignés dans une sépulture, ce sont bien des Saints; remarquez leurs auréoles dorées, on ne voit qu'elles ! Fra Angelico raconte ici le martyre de saint Côme et saint Damien, tel qu'il fut diffusé par " La légende dorée de Jacques de Voragine ", un best-seller du Moyen-Age.
Observez le dromadaire; il parle par phylactère, l'ancêtre de la bulle de BD ( c'est une petite banderole de parchemin sur laquelle sont inscrites les paroles du personnage.)
Nul ne sait quelle est cette ville.....son plan est d'une grande pureté !
Admirez cette palette transparente de Roses, Bleus, Beiges...
Marcel Proust les trouvait à la fois " crémeux et comestibles "? Car Fra Angelico est réputé pour ses couleurs précieuses et cette lumière à la fois brillante et pleine de douceur. On le surnomme souvent le Maitre de la lumière. Notez ici l'utilisation abondante du blanc. Il y en a partout. C'est ainsi que Angelico réussit à créer une luminosité cristalline, irréelle, qui irradie toute la scène, lui conférant une dimension spirituelle. " Une lumineuse limpidité ", disent certains, simplement rehaussée par les drapés aux nuances subtiles, et les ors précieux des auréoles. Fra Angelico n'a jamais oublié sa formation initiale d'enlumineur qui lui conférera pendant toute sa carrière ce sens si raffiné du détail et de l'ornement. Une peinture entre deux époques !
Des peintures de Fra Angelico, exposées au musée Jacquemart, à Paris
Liens : http://www.google.fr/imgres?imgurl=http%3A%2F%2Fwww.journaldespeintres.com%2Fwp-content%2Fuploads%2F2012%2F11%2F0FRA_ANGELICO.jpg&imgrefurl=http%3A%2F%2Fwww.journaldespeintres.com
http://www.musee-jacquemart-andre.com/en/events/fra-angelico-and-masters-light