Aurélie Dupont...
Bonjour mes amies, chez nous ce n'est pas la mer et les poissons qui envahissentlez paysage, mais pas non plus un temps d'été, comme la semaine dernière....las ! Pour le court séjour demon fiston, arrivé de Paris, hier au soir, c'est dommage; mais mes deux hommes, font contre mauvaise fortune , bon coeur, et les voilà plongés pour des heures, dans la philatélie à grande échelle...me voici tranquille avec mon ordi, et j'ai une pensée pour Sophia... sans oublier ma Landrie !
Aurélie Dupont, destin d'étoile
( Une merveilleuse histoire...de volonté...)
La plus belle danseuse étoile de l'Opéra de Paris tirera sa révérence dans «L'Histoire de Manon» le 18 mai. Filmés par Cédric Klapish, les adieux seront retransmis dans les salles UGC.
Sa danse est un velours. Douceur et moiré, tissés dans l'ombre de la scène. Entre ses pas, entre ses bras, frémit l'or des légendes. Celles qui envoûtent et qu'elle sait raconter avec son génie tellement contemporain: «Sobriété et sincérité», dit-elle pour le décrire. «Un bon interprète, c'est celui qui va au plus simple. Qui ne s'embarrasse pas de détails inutiles. Qui raconte l'histoire pour qu'elle devienne compréhensible, conscient que la pantomime dans le ballet classique est un code aujourd'hui obscur. Il faut chercher dans la posture des gens, saisie dans la rue aujourd'hui, dans les boutiques, dans les cafés, le moyen de traduire leurs relations: colère, amour, dépit. 25 % du public de la danse ne connaît pas ses codes».
Elle interprète «L'Histoire de Manon» pour ses adieux, avec Roberto Bolle, l'étoile de la Scala. Si Aurélie captive autant que la courtisane, elle se défie de la beauté, si souvent associée à la danse. Et en tire des leçons, à l'orée de sa nouvelle carrière de maître de ballet à l'Opéra de Paris. «Il n'y a pas un garçon ou une fille de la compagnie qui se trouve beau. Bizarrement, les danseurs sont bourrés de complexes, dit-elle. Un interprète doit plutôt travailler à être vrai. C'est Pina qui me l'a appris: “Je t'ai choisie pour tes faiblesses”, m'avait-elle dit, à moi qui travaillais depuis l'école pour être la danseuse la plus solide possible.» Et la lumière fut.
dans " La Bayadère "
dans " L'espace d'un instant "
Déjà, elle a commencé à guider la fabuleuse génération de danseurs qui brilleront demain sur le devant de la scène: Léonor Beaulac, Hugo Marchand, Hannah O'Neill, Germain Louvet. «Je ne veux pas les materner, mais entrer dans une vraie discussion avec eux. J'aime qu'ils me proposent, même s'ils se trompent»,dit-elle, se souciant de faire du sur-mesure et de laisser chacun trouver sa danse. «Cela se fait en fonction de chaque corps», dit-elle. Elle-même explique avoir «réinventé» sa danse. Six mois après sa nomination d'étoile, voilà dix-sept ans, une douleur insupportable lui vrille le genou droit. Le spécialiste, qui ne comprend pas qu'elle arrive encore simplement à marcher, lui lâche qu'il faut opérer. Et qu'elle ne dansera plus jamais: elle n'a plus de cartilage derrière la rotule et, contrairement aux os, le cartilage ne se reforme pas. L'œdème causé par l'effort est déjà considérable. Après l'opération, un premier kiné l'aide à abandonner les béquilles.
avec Nicolas Le Riche
«Il me traitait comme si j'avais 80 ans, ce qui me déprimait complètement», dit-elle. Elle passe à la manière forte avec Bertrand Bonaime, ancien rugbyman qui ne connaît rien à la danse et travaille sur un public d'as du ballon au physique d'armoire à glace. «J'ai passé un an et demi à faire de la rééducation dans les larmes, partagée entre sa promesse que je redanserais et mes réticences à le croire parce qu'il ne connaissait rien à la danse», se souvient-elle. Peut-on le croire? Aujourd'hui, la ballerine qui reste la plus merveilleuse, sans doute, de la compagnie danse tous ses rôles avec la jambe droite presque complètement raide. «J'ai tout réaménagé. Pour les pirouettes et les équilibres, je m'appuie sur le pied et la hanche pour soulager le genou. Pour le public, un plié, par exemple, ne se remarque pas tant parce qu'on plie les genoux que parce qu'on perd en hauteur. Je produis cet effet en me décalant simplement sur la hanche. Je dois connaître la musique à la note près pour aménager cela: si j'ai quatre temps pour une pirouette, au lieu d'en compter deux sur le plié et les deux suivants sur la pirouette, je consacre un temps à la préparation pour avoir seulement un temps de plié court. Ma danse a perdu en puissance ce qu'elle a gagné en invention!»
" L'Espace d'un instant "
" Don Quichotte "
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Humour et détermination
Parmi ses missions de maître de ballet, elle compte transmettre la curiosité, l'humour et la détermination. Ils sont sa signature. «Il faut se poser un milliard de questions pour espérer bien danser. Sur l'époque, le costume, l'âge du personnage, ses traits de personnalité, ce que la musique suscite, jusqu'à réussir à se créer un texte qu'on dira avec le corps», dit-elle, rêvant à demi de pouvoir dire ou chanter un jour, pour de vrai sur une scène, les mots dont elle s'est depuis si longtemps privée. «Et il faut s'amuser avec tout ça.» En évitant le sourire figé qu'on voit à certains danseurs et qui dit le supplice de l'effort. L'esprit, le mouvement, la fluidité, le goût du risque, la souplesse appellent tout autre chose.
Arrêter de danser? Elle n'y pense pas vraiment. Teshigawara lui a proposé une création, Wayne McGregor, une autre. Les studios de Sasha Waltz à Berlin lui restent grands ouverts. Sa loge lui manquera, cet envers cocoonant de la solitude des étoiles, où elles se cachent, à l'abri du regard des autres, avec, devant la fenêtre, des murailles de satin rose, résultat d'un empilement de chaussons. Le 18 mai, elle le voit sans appréhension. Ses deux fils, Jacques et Georges, âgés de 7 et 4 ans, seront dans la salle, avec leur père, Jérémie Bélingard, étoile lui aussi. «Ils ne m'ont pas beaucoup vue.»
" Suite en blanc "Liens : http://premium.lefigaro/culture/2...n-d-etoile.php