Une magnifique visite exotique...
Antibes: le tour du monde des jardins à la Villa Thuret
Lorsqu'il commença de peupler sa planète, on prit Thuret pour un fada. Peuchère, il ne plantait que des choses qui ne se mangent pas! Très vite, l'endroit qui est à présent géré par l'Institut national de recherche agronomique (Inra), devint une succursale du Muséum d'histoire naturelle de Paris. On y expédiait ce qui risquait de ne pas s'acclimater sous le froid climat de la capitale.
«Rince-bouteille» et «désespoir des singes»
Decaisne qui, à l'époque, dirigeait le jardin des Plantes, l'aida à mettre en place un réseau de correspondants qui lui envoyaient des graines du monde entier. Bientôt entre les calades de galets glanés sur la plage de la Salis et qu'installent à sa demande, les chômeurs d'Antibes, se dressent des palmiers de toutes sortes (on ne connaissait guère, alors, que le Phœnix canariensis, ou dattier des Canaries), des eucalyptus dont unDorrigoensis de 38 mètres de haut qui, à l'automne, confie au vent des lambeaux d'écorce de trois ou quatre mètres, des Callistemon que l'on appelle aussi «rince-bouteille», des araucarias ou désespoir des singes, des Melaleuca, des Pittosporum, des cyprès de Californie absolument immenses et des acacias, des acacias, encore des acacias (nom scientifique des mimosas) dont la diversité allume, chaque semaine un coin du parc.
Écureuils à ventre rouge
Classé «Jardin Remarquable» en 2007, le jardin Thuret n'a pas attendu le siècle des labels pour passionner savants et gens de bien. Georges Sand écrivait en 1868 que c'était «le plus beau jardin qu'elle ait vu de sa vie». Vous en direz autant et en plus vous vous régalerez si, vers la fin de l'été vous avez la bonne idée de venir avec un panier. Car si les écureuils à ventre rouge qui colonisent le Cap le permettent, vous ramasserez les noix de pécan du Carya Illinoinensis, les grosses pignes au goût de chataîgne de l'Araucaria bidwillii ou encore les délicieuses et minuscules noix de coco qu'offrent les deux Jubea chilensis qu'introduisit ici le botaniste Charles Naudin.