Chagall et la musique
Musée national Marc Chagall
Le musée Marc Chagall à Nice propose une exposition sur Chagall et la musique* à partir du 5 mars 2016.
( exposé à Nice )
Des musiciens peuplent nombre de ses toiles, où dansent des habitants du quartier juif de Vitebsk, la ville de Biélorussie où Marc Chagall (1887-1985) est né et qu’il a souvent représentée.
Marc Chagall aimait la musique ; la musique traditionnelle juive de son enfance, la musique
populaire russe des fêtes et des cirques, autant que la musique savante de Bach ou de Mozart
qqui l’accompagnaient dans sa création.
Créer un choc esthétique
Marc Chagall, Esquisse définitive pour la peinture murale du Metropolitan Opera, Lincoln Art Center, New York : Le Triomphe de la musique
1966
Mais toute son œuvre est restée profondément marquée par cette première passion.
« Chagall aimait
utiliser des métaphores liées à la musique pour parler de la peinture. Mélomane averti,
il écoutait de la musique en peignant,
assistait aux concerts et tissait des relations amicales avec des musiciens », témoigne
le pianiste Mikhaïl Rudy – Français d’origine russe comme le peintre – dans le catalogue
de l’exposition Chagall et la musique.
« Mais avant tout, il aimait ressentir dans ses tableaux un choc émotionnel et esthétique semblable à celui qu’il éprouvait en écoutant de la musique », poursuit celui qui fut un proche de l’artiste.
Le clown et son ombre ou Le violoniste bleu.(esquisse) © Adagp, Paris 2016
Déployées d’octobre 2015
à janvier 2016 dans deux lieux différents
(La Piscine, musée d’art moderne de la ville de Roubaix, dans le Nord, et la Philharmonie, à Paris), les œuvres de Chagall et la musique
se rassemblent à présent dans la « maison » du peintre : le musée Marc-Chagall, à Nice (Alpes-Maritimes), créé de son vivant et dont il décora, entre autres, l’auditorium.
Marc Chagall, La Musique et Le Théâtre, Panneaux pour le Théâtre d’art juif, 1920
Marc Chagall, Commedia dell’Arte, 1958 Huile sur toile
« Les deux merveilles du monde sont la Bible et la musique de Mozart. Et une troisième, naturellement, l’amour. » Marc Chagall.
Si ce nouvel accrochage comporte moins de pièces, il donne à la notion d’ « art total » chez Chagall une clarté qu’on mesurait beaucoup moins bien en passant de La Piscine à la Philharmonie.
Chagall n’a pas été le seul artiste, au siècle dernier, à inscrire la musique dans son œuvre. Picasso a ainsi créé le décor du ballet Parade (1917). Un travail collectif avec les Ballets russes de Serge Diaghilev, le compositeur
Erik Satie et le poète Jean Cocteau.
D’autres, comme Paul Klee ou Kandinsky, ont composé leurs peintures et dessins comme des polyphonies, chaque élément jouant sa note.
Mais Chagall reste celui qui est allé le plus loin, mettant la musique au cœur de son art, à égalité avec la spiritualité.
Le plafond de l’Opéra Garnier : la tradition juive et le folklore slave
( l'une de ses plus grandes oeuvres )