"Le village de l'allemand, ou le journal des frères Schiller" de Boualem Sansal
Bonjour mes amies,
J'espère que vous allez bien en ces lendemains de fêtes. Je vous adresse tous mes voeux de santé et de bonheurs, petits et grands. Je vous souhaite beaucoup de petits espaces dérobés au temps qui passe pour profiter de culture, de jardins et de beautés du monde. :)
Je suis en train de relire ce roman - spectaculaire selon moi, mais je ne suis pas la seule, la critique était unanime à sa parution - de Boualem Sansal. C'est un auteur algérien. Né en 1949, diplômé de polytechnique Alger et d'économie, il a exercé à de nombreux postes avant d'être limogé par le gouvernement algérien qui n'apprécie pas ses romans, qu'il censure parfois.
"Le village de l'allemand" me rappelle certains polars d'auteurs d'Europe du nord, parce qu'au-delà de l'intrigue, le lecteur découvre à la fois le quotidien banal des gens, et la vérité d'un pays et d'une histoire. Boualem Sansal écrit et décrit sans langue de bois, et avec une grande érudition.
1994. La guerre civile fait rage en Algérie. En France, Rachel, jeune algérien a qui tout réussi, se suicide dans son garage. Son jeune frère, qui n'est pas parvenu à s'échapper de la cité, découvre le journal que son aîné a laissé avant de mettre fin à ses jours. Imams dans les cités, police sans moyens, première génération d'immigrés dépassée, chômage, solitudes, corruption du FLN, et liens étroits et sulfureux entre nazis, FLN et GIA sont les élements de ce roman inspiré par un destin réel. Une lecture impressionnante.
L'écriture de Boualem Sansal m'évoque Céline. Même grande précision "au scalpel", même volonté de regarder l'humain en face, même sensualité. Certains passages de son premier roman " Le serment des barbares" réveillent les échos des descriptions de "Voyage au bout de la nuit."
Mille bisous à vous mes amies, bon week-end.