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Les amies du boudoir
28 mars 2015

Les mystères des fresques de Pompéi

 

Source: Externe

 

" La villa des mystères "  ( 70 av. J.-C )

une fresque de de 17 X 3 m

Pour peindre ces fresques, les artistes recouvraient le mur d'un enduit, sur lequel ils appliquaient des pigments alors qu'il était encore humide.  Au séchage, une réaction chimique assurait la durabilité de la peinture.

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Découvertes il y a plus de cent ans, ces peintures murales restent énigmatiques; et donnent lieu à diverses interprétations.

Réalisée vers 70 av. J.-C, cette fresque fait partie d'un ensemble de peintures murales qui ornent les murs d'un petit salon d'une belle maison de Pompéi que l'on a surnommée " La Villa des mystères ".  Qui l'a commandée ? Que raconte-t-elle ? Qui sont les personnages représentés ? On ne le sait pas !  Les artistes grecs qui travaillaient chez les richesromains avaient l'habitude d'annoter leurs oeuvres.  Ici, ils n'ont laissé aucune inscription. Seule certitude : il y est question de Dionysos, dieu du Vin et de la Vigne, et de sa mère, Sémélé.  Pour le reste, deux camps s'affrontent. D'un côté, celui de l'historien Paul Veyne soutient qu'il s'agit du récit des noces de la maîtresse de maison.  De l'autre, le professeur de la Sorbonne Gilles Sauron y voit le récit d'une initiation aux mystères dionysiaques, un culte très populaire dans l'Antiquité gréco-romaine.

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Ce détail de la fresque trouvée dans la villa des Mystères représente Dionysos ou un silène et les bergers du Parnasse

A QUI APPARTENAIT CETTE VILLA ?

Mystère.  Toute la décoration est dédiée au dieu grec Dionysos. Chaque année, lors des Dionysies, on le célébrait avec de la musique, des danses et du vin.  Et dans les riches demeures, on pratiquait les mystères dionysiaques, une religion secrète faite de rituels initiatiques et de cérémonies orgiastiques.  Au programme, sacrifices, transes, vin, sexe et danses, au son des percussions et de la flûte.  Pour Gilles Sauron, la " domina " ( la maîtresse des lieux ) a certainement été l'adepte, voire la prêtresse de l'un de ces groupements religieux voués à la célébration de ce culte dionysiaque.  Seule certitude, la décoration de cette maison est si luxueuse qu'elle appartenait à un membre de l'élite coloniale romaine ou de l'oligarchie sénatoriale. Peut-être un proche de l'homme d'Etat romain Sylla.

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Pourquoi la jeune fille agenouillée cache-t-elle son visage ? ( tableau du haut...)

Regardez la femme assise dans le giron duquel elle s'est réfugiée : elle porte le bandeau caractéristique des sages-femmes et des nourrices de l'Antiquité.  Quant à la jeune fille, il s'agit sans doute d'une jeune initiée.  Au cours de la cérémonie rituelle, cette dernière était réveillée en pleine nuit. Elle devait s'agenouiller et une prêtresse lui cachait la vue, pendant qu'un phallus -- signe de fécondité et de régénération de la nature -- était dévoilé. On ne voit ici qu'une partie de la fresque. Mais notez le regard de la nourrice : elle tourne la tête à droite. Elle observe le mur adjacent, sur lequel est peinte une corbeille tressée -- symbole de Dionysos. De forme phallique, ce panier est recouvert d'un voile, qu'une prêtresse est en train de soulever.

Paul Veyne, lui, propose une toute autre interprétation de cette scène étrange. Selon lui, il s'agit plutôt du récit de la nuit de noces de la maîtresse de maison, qui met en scène sa peur juste avant la défloration.  Réfugiée dans les bras de sa nourrice, la jeune mariée affiche sa pudeur. Selon lui, il s'agit d'un banal " pastos ", peinture matrimoniale sur les préparatifs et les festivités du mariage, utilisant une iconographie à la mode, celle de Dionysos.  Quant à l'évocation du phallus, là encore rien que de très courant.  A Rome, comme à Pompéi, les phallus étaient considérés comme des porte-bonheur.  Ils s'affichaient dans les jardins pour en accroître la fécondité, sur les murs de la ville pour conjurer le mauvais oeil, et même aux portes des maisons et sur maints objets de la vie quotidienne que l'on touchait pour éloigner le malheur...

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Pourqoi cette scène est-elle fascinante ?

Parce qu'elle semble réelle. On dirait un théâtre dans lequel l'artiste aurait disposé, telles des statues, des personnages grandeur nature sur chacune des parois de la pièce.  Notez ces décors de marbre ou d'onyx en trompe-l'oeil, et ces fausses perspectives architecturales : ils sont caractéristiques du deuxième style pompéien ( autour de 70 av. J. -C ). Grâce à cette technique picturale, remplaçant les revêtements en stuc du premier style pompéien destinés à créer du relief, l'artiste a pu figurer de véritables " scénographies ".

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D'où vient ce Rouge Flamboyant ?

C'est l'un des pigments les plus onéreux de l'Antiquité.  Il est si célèbre qu'on le sunomme le rouge pompéien. Nombreux sont les riches européens qui ont tenté, au cours du XIXe siècle, de le reproduire dans leurs maisons, sans succès.  Réservée aux riches romains, cette couleur provient du cinabre, un sulfure de mercure importé d'Espagne. Mais la science a récemment livré le secret de ce rouge profond : il s'agissait d'un jaune, à l'origine !  Chauffé à plus de 500°C par les gaz du volcan, ce pigment, qui contient du plomb et du mercure, s'est transformé en vermillon.

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Commentaires
S
Ah mon Dieu ce rouge ! Je ne connaissais pas son secret, et je suis heureuse de l'apprendre. Quelle teinte magnifique, qui m'a toujours fait rêver. J'ai visité Pompéi, en avril, il y a longtemps. Les ruines étaient quasiment vides, et j'en garde un souvenir de rêve. Je m'étais perdue, et j'étais sortie de l'enceinte pour me trouver nez à nez avec un très grand arbre sous lequel il y avait un banc de pierre. Je choisis l'interprétation de Monsieur Sauron, qui plait mieux à mon intérêt pour les cultes de fécondité et à ces besoins éternels et ataviques qu'ils expriment.
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A
Les fresques nous transmettent un témoignage d un passé lointain avec parfois plus de questions que de réponses. Intéressant de confronter les diverses explications que nous donnent les experts mais personnellement j aime avant de connaître ces expertises avoir ma propre lecture. Lecture qui sera plus un coup de cœur pour la beauté de la fresque, ses teintes et ses personnages qui ont traversé le temps. Belle journée de printemps qui nous prépare sans doute un beau WE de Pâque.
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V
Bonsoir MANISE, ce sont de belles fresques qui relatent la vie des habitants de cette ville disparue brutalement..Au moins les malheureux, ils en on profité de la vie, ils ne s'embêtaient pas, on le voit bien sur ces fresques! Et les couleurs ont bien tenu malgré le temps passé.<br /> <br /> Je te souhaite un bon dimanche des rameaux avec du soleil (qui sait, c'est le printemps après tout...) et bon vote...Bisous ♥
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