Daphné du Maurier.
Si je parle de cet écrivain c'est que Tatiana de Rosnay, dont Daphné du Maurier est l'idole, publie une biographie passionnante de l'écrivain de REBECCA. Son livre s'appelle " Manderley for ever", où l'on respire son parfum "Vent vert" de Balmain autant que l'on découvre ses tourments. Au même moment parait une nouvelle traduction de son roman REBECCA par Anouk Neuhoff (Albin Michel ) qui permet de redécouvrir ce roman indémodable et subtil sur les sentiments, la passion, la jalousie qui peut mener au pire.
Daphné du Maurier devant son manoir Menabilly avec ses enfants.
Si Rebecca est belle et vive mais elle est la seconde épouse, Daphné est aussi dans cette dualité. Tatania de Rosnay avance que l'ambivalence est aussi la marque de caractère de D. du Maurier, née en 1907 à Londres.Dès ses jeunes années elle se désole de ne pas être un garçon, son père a fait d'elle son enfant préféré et il l'élève au coté de ses deux soeurs comme l'héritier de la famille. Daphné est la seule à se marier. Elle est très amoureuse de son mari, le major Browning, second du général Montgomery, et elle est aussi - tout comme Rebecca- sa seconde épouse et éprouve de la jalousie envers celle qui s'est jetée sous un train...
En 1928, au cours d'une promenade dans une forêt de Cornouailles, elle découvre un vaste manoir gris, dévoré par le lierre, abandonné depuis 20 ans. le soir même elle confie à son journal "je suis complètement sous l'emprise de Menabilly." Cette maison va la hanter et en 1943 , après le succès rencontré par la publication de son livre Rebecca, et l'adaptation de celui ci au cinéma par Hitchcock avec Laurence Olivier et Joan Fontaine, elle achète ce manoir avec ses droits d'auteur. Elle réalise son rêve.
Aujourd'hui ses fans y viennent en pélérinage à la recherche de Rebeccca et Mme Danvers, la gouvernante. Sa fille Tessa a confié à Tatiana de Rosnay qu'elle ne comprenait pas pourquoi sa mère était envoutée par ce manoir triste et glacial, envahi de chauve souris...
Daphné du Maurier avec son mari le major Browning et ses trois filles.
La nouvelle traduction du roman Rebecca est très moderne car la première traductrice ( Denise Van Moppès) avait sabré près d'un quart du livre !!! Les passages un peu coriaces avaient disparu. Tatiana de Rosnay qui avait lu le livre dans sa version originale a aussi constaté que certains passages dramatiques avaient été escamotés, notamment le moment clé du livre où jaillit la vérité sur Rebecca et ce qui s'est passé dans le cottage où elle recevait ses amants.La bienséance sans doute.
Ceci m'a donné envie de lire cette nouvelle traduction qui vient de paraitre et que j'ai commandé, de belles heures de lecture en perspective..
Bon dimanche à vous mes amies.