Toute la Chine dans une malle !
HISTOIRE : LA BELLE AVENTURE DE LA MALLE AUX TRESORS !
En 2011, Ivan Macaux, journaliste, sort de sa maison familiale une vieille malle ayant appartenu à son arrière-grand-père dans les années 30. A l'intérieur, des figurines en bois uniques au monde dépeignant la vie quotidienne en Chine qui feront l'objet d'une exposition à Lyon.
"Il était une fois une malle qui prend la poussière dans une vieille bâtisse du sud de la France. Quand on l’ouvre, on y découvre un trésor." L'accroche est alléchante, et l'histoire qui suit ne déçoit pas, nimbée de mystères, drapée des atours de la grande Histoire. Tout commence donc par une découverte. Cette fameuse caisse en bois, dont les strates de poussière ne cachent pas l'âge vénérable, attend sagement, nichée entre un sabre, un paravent japonais et une maquette de bateau. En ce jour d'octobre 2011, Ivan Macaux lui fait face, au fond d'un débarras, dans sa maison familiale du village varois de Puguet-sur-Argens. Il se décide à l'ouvrir, mû par sa curiosité opiniâtre de journaliste, qui va finalement guider ses pas jusqu'à Shanghai, sur les traces de son arrière-grand-père.
Entre Chine et Japon, la bataille de Shanghai
L'inscription sur la malle rappelle que ces pièces datent du siècle dernier, et c'est là que l'histoire rejoint l'Histoire. "23 juin 1938", Jules Le Bigot est depuis près d'un an à Shanghai, pour protéger la Concession coloniale française, parce que la Chine est en conflit ouvert avec le Japon (1937-1945). Le 13 août 1937 débute la bataille de Shanghai, et l'amiral français va jouer un rôle déterminant. Hiroshi Hasegawa, amiral japonais à la tête de l'offensive sur la ville chinoise, envoie une lettre à Jules Le Bigot, dans laquelle il lui demande de déplacer son bateau, le croiseur Lamotte-Picquet, plus en amont du Huangpu, pour pouvoir… dégager la fenêtre de tirs ! L'arrière-grand-père d'Ivan Macaux, alors la plus haute autorité française locale, au-dessus du consul en temps de crise militaire, refuse d'obtempérer, sauvant de nombreuses vies, notamment chinoises. "L’histoire avait été contée par mon arrière-grand-père à son fils, qui l’a retranscrite dans ses Mémoires. Mais pour dépasser la légende familiale et vérifier les faits, Christian Henriot a épluché les archives diplomatiques à Nantes, les dossiers du Service historique des Armées à Vincennes, ainsi que la presse shanghaienne de l’époque. Il a notamment exhumé tous les envois de messages alors classés « secret défense » entre Le Bigot et Hasegawa."
Deux des surprises de la malle !
Dans la malle figurent non pas 1, 2 ou 3, mais bien 180 petits trésors : 180 figurines en bois de fusain, mesurant à peine 10 cm, représentant 109 saynètes très détaillées, parfois décorées de quelques touches de couleurs. Rangée avec soin, la collection lui rappelle des souvenirs jaunis. En effet, l'enfant Ivan Macaux a déjà effleuré le bois de cette malle, scruté ces petits personnages sculptés, la dernière fois il y a quelque dix ans déjà. L'adulte s'en souvient encore : "Personne n’avait jamais pris le temps de s’y intéresser vraiment. Moi je pensais naïvement que sans doute, ce genre d’objet existait à des dizaines d’exemplaires dans le monde. Ce qui n’est pas le cas". Cette fois, très rapidement, il s'interroge : d'où viennent-ils, ces compagnons de son enfance qui lui ont donné le goût du voyage ? L'heureuse découverte laisse très vite place à l'enquête.
Le pêcheur aux cormorans
Liens : http://www.lepetitjournal.com/shanghai/societe-chine/societe-shanghai/202815-histoire-la-belle-aventure-de-la-malle-aux-tresors
http://culturebox.francetvinfo.fr/expositions/sculpture/des-figurines-chinoises-uniques-au-monde-exposees-a-lyon-206937